5i6             MEMOIRES DE PIERR* DÉ LESTOILE.
à Paris, et portoit ce titre : Discours veritable et sans passion sur la prise des armes, et changemens ad­venus en la ville de Lion pour lq conservation d'icelle, sous l'obeissance de Ut sainte Union et de la cou-ronne de France, le i S septembre ibqfoenvoiéparun bon citoyen de Lion à un sien ami% avec la proposé tion/aite h M. le duc de Nemouxparle conseil, et lé renouvellement du serment de l'Union. A Lion, r 593. Le jeudi 11, jour Saint-Martin, un patenostrier demeurant à Paris prés la chapelle Saint-Michel atta­qua un nommé Bezart, qui vendoit des pourtraits da Roy; lui disant qu'il estoit un chien d'hérétique, et que tous ceux qui en vendoient estoient des chiens comme lui, auxquels il falloit donner le fouet. L'autre lui respondit qué Restoient les voleurs, les larrons et les pendeurs de presidents qui estoient des chiens, les­quels il faloit pendre et'trainer à la.voirie; et que le Roy, le pourtrait duquel il vendoit, estoit moins chien et heretique que ceux qui en partaient, et plus homme de bien qu'il n'estoit, ni tous ceux ' qui lui ressem-bloient. Sur quoi un nommé Jan Petit,-qui estoit des Seize, mercier et vendeur lle dietix^ aiant pris la pa­role pour ce patenostrier, et atta-sp^é d'injures Bezart, l'aiant appelé chien de politique, et l'autre l'aiant ap­pelé Judas, sury inst sur leur différend, de cas d'à Van­tine, un gentilhomme qui estoit au Roy; lequel aiant pris Jan Petit par le co let, lui donna deux ou trois mentonnières, et le menassa de lui couper la teste, lui demandant s'il lui appartenoit d'injurier si vilaine­ment un roy, le meilleur et le plus homme de bien de la terre ? Et se retournant vers l'autre, lui dit : « Cou­le rage* mon ami! ne te lasse point ée bien faire. Je
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